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Ces derniers jours, le téléphone de Marine Le Pen ne cesse de vibrer. Emmanuel Macron s’enquiert de l’avis de la leader d’extrême droite. Que pense-t-elle de Xavier Bertrand à Matignon ? Rien de bien. La députée du Pas-de-Calais voue une haine féroce au président (Les Républicains) des Hauts-de-France et le fait savoir au chef de l’Etat. Exit donc, la candidature du représentant de la droite sociale pour la Rue de Varenne.
L’hypothèse, qui a tenu en haleine le monde politico-médiatique pendant plusieurs heures, a été écartée, mercredi 4 septembre, en fin de journée. L’avant-veille, le sort du président de Conseil économique, social et environnemental, Thierry Beaudet, avait été scellé en quelques minutes par le Rassemblement national (RN), le parti jugeant l’homme, proche des syndicats réformistes, trop « insultant » envers la formation lepéniste.
La fille de Jean-Marie Le Pen sera-t-elle plus clémente avec Michel Barnier ? Soixante jours après le résultat des élections législatives, le président de la République a, dans la soirée de mercredi, changé une fois de plus son fusil d’épaule pour tester auprès des uns et des autres le nom de l’ancien commissaire européen. Le Républicain – défait en 2021 lors de la primaire de la droite pour la présidentielle de 2022 – a-t-il un profil assez consensuel pour ne pas être renversé par une motion de censure au Palais-Bourbon dès sa nomination ? L’Elysée veut en avoir le cœur net.
Emmanuel Macron reprend donc son marathon de consultations. Aux dires de l’Elysée, la députée du Pas-de-Calais devait être sondée, comme les autres chefs de parti et de groupe à l’Assemblée nationale, sur l’opportunité de nommer à Matignon l’ancien négociateur du Brexit.
Marine Le Pen se souvient-elle que Michel Barnier l’accusait en 2022 de vouloir mener le pays au « rétrécissement national » ? Ou préfère-t-elle retenir que l’ancien commissaire européen a, lui aussi, promis par le passé un référendum sur l’immigration ? L’avis de la leader d’extrême droite compte double aux yeux de l’Elysée. « Marine Le Pen donne le baiser de la mort aux uns et aux autres. Le Rassemblement national a 142 députés [en comptant ses alliés du groupe A Droite !, d’Eric Ciotti], il faut faire avec », souffle le sénateur (Union des démocrates et indépendants) des Hauts-de-Seine Hervé Marseille, allié d’Emmanuel Macron.
Parti paria lors des élections législatives du 7 juillet où s’est ravivé l’esprit du front républicain, le RN s’est arrogé le rôle de faiseur de rois. « La honte ! », commente sur X, David Djaïz, ancien rapporteur du Conseil national de la refondation. « Je partage cette même interrogation : du “front républicain” tant invoqué, nous faisons aujourd’hui du RN le censeur en chef ou non d’un futur “PM” [premier ministre] », s’insurge la députée (Renaissance) de Paris Astrid Panosyan sur le réseau social.
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